La psychomotricité a pour spécifité de considérer l'individu dans sa globalité. Elle est issue du domaine de la psychiatrie. Son rôle est de faire le lien entre les différents niveaux d'organisation du sujet, d'un point de vue corporel et psychique, mais aussi affectif, cognitif, neurologique, relationnel.
La psychomotricité s'adresse aussi bien à des nourrissons, des enfants et des adolescents pour lesquels on s'inquiète du développement, des apprentissages ou du comportement, à des adultes stressés ou anxieux, qu'à des personnes âgées préoccupées par leur autonomie; dans le cadre de soins thérapeutiques, de prévention, ou de recherche de bien-être.
Elle utilise différentes techniques, en particulier par le biais du corps, comme la relaxation, le jeu, l'expressivité corporelle, le mime, les arts plastiques, la musique... La psychomotricité a pour but de vivre harmonieusement à la fois vis-à-vis de son propre corps, et à la fois en relation avec son environnement.
"Il s'agit de faire bouger les gens dans leur corps pour les faire bouger dans leur tête"
"La psychomotricité s'occupe des troubles de l'espace-temps, des difficultés de structuration du schéma corporel, des dysharmonies tonico-affectives. Son champ d'action se trouve ainsi dans une pluri-spatialité qui allie la neuro-motricité, l'affectivité, et la sphère cognitive.
Elle ne vise pas l'efficience motrice, mais tente de restructurer l'ensemble de la personnalité en réactivant les processus de dialectisation entre le sujet et son corps, et entre le sujet et l'environnement. Les modes d'approche sont nombreux, ils vont de la directivité à la non-directivité, du jeu à l'apprentissage, mais restent néanmoins toujours basés sur l'approche corporelle."
Définition de l'avant-propos de "Intégration motrice et développement psychique, une théorie de la psychomotricité", de Suzanne Robert-Ouvray.
Un aspect important du développement de l’enfant concerne sa motricité, c’est-à-dire, le développement de l’ensemble des fonctions qui permettent le contrôle de ses mouvements. L’enfant commence par assumer sa présence au monde grâce à son corps. Sa motricité lui permet d’entrer en interaction avec l’environnement : il s’y déplace, manipule les objets qui en font partie, s’y adapte et cherche éventuellement à le modifier.
Le développement de la motricité exerce une influence généralisée sur l’enfant. Il contribue notamment à :
L’exploration motrice signifie que l’enfant doit pouvoir compter sur de nombreuses opportunités de découvrir librement son environnement, incluant les objets qui en font partie. Spontanément, l’enfant est porté vers des activités d’exploration et doit être encouragé et stimulé vers celles-ci, bien entendu dans un contexte adapté, rassurant, sécuritaire et éventuellement contraignant (tout n’est pas permis).
L’exercice répété signifie que, comme pour tout autre comportement, l’efficacité et l’aisance d’une fonction motrice viennent avec la répétition : c’est ce qui assure le développement de l’habileté, de la compétence motrice et psychomotrice. L’exercice peut être répété spontanément par l’enfant lui-même ou, éventuellement, être réalisé sous la supervision d’un adulte qui lui assure alors des rétroactions (ou appréciations) structurantes.
La motricité globale concerne les mouvements qui sollicitent les grandes masses musculaires lors d’ activités telles que ramper, marcher, courir, sauter, lancer ou attraper un objet.
La motricité fine concerne les mouvements qui sollicitent les petits muscles, particulièrement ceux des mains et des doigts, retrouvés dans les activités telles que boutonner un vêtement, lacer un soulier, dessiner, écrire, jouer d’un instrument de musique.
Ces deux grandes catégories de mouvement se développent à la suite mais s’influencent mutuellement : ce n’est qu’au moment où il contrôle suffisamment les muscles imposants des jambes, du tronc et du cou que l’enfant peut adopter une posture stable (assis ou debout), ce qui lui permet de libérer ses mains pour effectuer des mouvements plus précis. Ainsi, un développement harmonieux de l’enfant suppose qu’il développe sa motricité globale et sa motricité fine.
Lorsqu’il sera plus âgé, la motricité fine de l’enfant sera plus particulièrement associée aux activités de symbolisation, telles qu’exprimer un sentiment par un dessin, une idée par l’écriture...
C’est donc cette forme de motricité qui sera davantage sollicitée par les activités scolaires en salle de classe.
La motricité a donc un rôle fondamental sur le développement psychomoteur de l’enfant, parce qu’elle permet l’entrée en relation avec l’autre, la communication mais aussi le développement des fonctions mentales.
Un exemple : l’enfant comprend d’autant mieux les concepts de «haut» et «bas» qu’il a manipulé une multitude d’objets situés à différentes hauteurs et qu’il s’est lui-même déplacé sur différentes hauteurs.
http://www.psychomotricité-nantes.com/psychomot.htm
C. BALLOUARD, "L'aide mémoire: Psychomotricité, 25 notions clés", Dunod, Paris, 2008.